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Messier 14

Amas Globulaire M14 (NGC 6402), classe VIII, dans le Serpentaire (Ophiuchus)

[m14.jpg]
Ascension Droite 17 : 37,6 (h:m)
Déclinaison -03 : 15 (deg:m)
Distance 30,3 (kilo.al)
Magnitude 7,6 (visuelle)
Dimension apparente 11,0 (min. d'arc)

Découvert par Charles Messier en 1764.

M14 est un essaim stellaire de forme légèrement elliptique, avec un grand axe d'environ 100 années-lumière et qui se situe à 30 000 années-lumière. Des estimations plus anciennes donnaient des valeurs allant de 64 000 (Shapley) à 23 000 années-lumière (Mallas/Kreimer) ou encore 24 000 (Glyn Jones, Kinman, Becvar) et 38 000 dans le Sky Catalogue 2000.0. Shapley indique une ellipticité de 9, avec un angle de position de 110°. Alors que le diamètre angulaire de la partie principale, brillante, est d'environ 3 minutes d'arc seulement, les couches extérieures de l'amas atteignent un diamètre total de 11,7 minutes. Il lui manque un noyau de condensation central dense (Burnham), comme l'indique sa concentration de classe VIII. Sa brillance visuelle apparente de magnitude 7,6 correspond à une magnitude absolue de -9,12, ou encore à une luminosité de 400 000 fois celle de notre Soleil. C'est pourquoi, si du fait de sa plus grande distance il est apparemment moins lumineux que les deux autres grands amas du Serpentaire (Ophiuchus), M10 et M12, il l'est en fait intrinsèquement beaucoup plus.

La magnitude visuelle des plus brillantes étoiles est d'environ 14, et celle des géantes de la branche horizontale de 17,2. Helen B. Sawyer Hogg donne 15,44 comme magnitude moyenne des 25 étoiles les plus brillantes et G0 comme type spectral global, ce dernier porté à F4 par de récentes observations. On trouve un diagramme couleur-magnitude (Hertzsprung-Russell) de cet amas dans Smith Kogan et.al. (1974).

M14 contient plus de 70 étoiles variables, ce qui est considérable, beaucoup d'entre elles de type W Virginis (Population II Céphéides ; Demers et Wehlau 1971).

En 1938 une nova est apparue dans M14 mais elle ne fut pas découverte avant 1964, lorsque Amelia Wehlau (University of Western Ontario) étudia une collection de plaques photographiques prises par Helen Sawyer Hogg entre 1932 et 1963 (Hogg and Wehlau, 1964). Cette nova de 16ème magnitude était visible sur 8 plaques, datées du 21 au 28 juin 1938. Sa très faible luminosité explique, au moins en partie, pourquoi la découverte n'avait pas eu lieu plus tôt. Mrs. Hogg a estimé que cette luminosité correspondait à une magnitude absolue de -1,5 (un contrôle récent donne -0,7), mais elle pensait qu'à son maximum la nova devait avoir atteint la magnitude 9,2, soit une magnitude absolue de -7,5 (valeur récemment confirmée), ou encore presque 5 magnitudes au-dessus des membres les plus brillants de cet amas ! Ce fut la seconde nova connue dans un amas globulaire après celle de 1860 dans M80 (T du Scorpion), et la première à être photographiée. En 1983 le télescope de 4 mètres du CTIO et le télescope Anglo-Australien de 3,90 mètres ont été utilisés dans une tentative de recherche des vestiges de la nova (Shara et.al. 1998). Puis en 1991 les astronomes firent appel au Télescope Spatial Hubble pour observer le champ concerné de l'amas, mais aucune étoile ni reste nébuleux n'ont pu être trouvés (Margon et.al. 1991).

Une étoile carbonée (ayant de larges raies de carbone dans son spectre) a été découverte dans M14 en 1997 (Cote et.al., 1997) ; cette étoile a probablement perdu ses couches extérieures à l'occasion de passages rapprochés avec d'autres membres de l'amas, de sorte que le cœur initial, enrichi en carbone, a pu atteindre la surface.

L'amas globulaire M14 est l'une des découvertes personnelles de Charles Messier qui l'entra dans son catalogue le 1er juin 1764 et le décrivit comme une nébuleuse ronde sans étoiles. William Herschel fut le premier à le résoudre en étoiles en 1783.

M14 est aussi le premier amas globulaire dont une image a été obtenue par la technique CCD, selon "The Sky".

Cet amas est quelque peu isolé, ou distant d'étoiles brillantes.
Pour le trouver on peut partir de repères connus, le premier étant peut-être le plus simple :
- De M10 : soit 0,8° au Nord et 10° à l'Est de cet amas.
- De Delta Ophiuchi : seulement 0,4° au Nord, mais environ 21° à l'Est.
- De Beta Ophiuchi : légèrement à l'Est et à environ 1/3 de la droite reliant Beta à Eta Ophiuchi.
- De 47 Ophiuchi (HR 6493) de magnitude 4,5 : 2° au Nord et 3° à l'Est. Cette étoile est elle-même à 1° au Sud et à 7° à l'Est de M10.
A noter que :
- Delta ou 1 Ophiuchi, appelée Yed Prior, est une étoile multiple de magnitude 2,7 environ, avec un spectre primaire M1 III, à 160 années-lumière de nous.
- Beta ou 60 Ophiuchi, appelée Cheleb (ou Cebalrai, ou Kelb Altai) est une géante orange de type spectral K1 III or K2 III, de magnitude 2,9, à 125 années-lumière.
- Eta ou 35 Ophiuchi (Sabik) est une binaire d'étoiles A2, de magnitudes 3,2 et 3,5, avec une période orbitale d'environ 85 ans pour une séparation de 0,4" à 0,6", à environ 70 années-lumière.

Du fait de sa distance considérable et donc de la faible luminosité de ses astres, M14 n'est pas aussi facile à résoudre que les amas globulaires plus proches. A première vue, dans de petits télescopes, il ressemble davantage à une galaxie elliptique, s'estompant rapidement à la périphérie depuis un disque central presque rond, brillant et nébuleux. Dans de bonnes conditions, une impression de granulation peut être ressentie avec un télescope de 4 pouces (10 cm). Un 8 pouces (20 cm) peut juste laisser voir un début de résolution et une texture quelque peu granuleuse, mais seuls des télescopes plus puissants peuvent résoudre au moins les couches externes.

Tout proche, juste à l'Est de l'étoile sus-mentionnée 47 Ophiuchi (HR 6493) se trouve le faible amas globulaire NGC 6366 (magnitude 9,2), 2° au Sud et 2,5° à l' Ouest de M14.

  • Historique des Observations et Descriptions de M14
  • Images de M14 par le Télescope Spatial Hubble
  • Autres images de M14
  • Images Amateurs de M14

  • Données de Marco Castellani sur M14
  • Christine Clément :  Catalogue des Etoiles Variables de M14
  • La documentation SIMBAD sur M14
  • La documentation NED sur M14
  • Publications sur M14 (NASA ADS)
  • Rapports d'observations sur M14 (IAAC Netastrocatalog)
  • Documentation NGC "en ligne" sur M14

    Références : (Version originale)


    Hartmut Frommert
    Christine Kronberg
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    Dernière modification : 19 juin 2003

    Traduction française
    Bernard Trézéguet
    11/11/98 - 23/10/03 -
    12/10/06 -