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Messier 106

Galaxie Spirale M106 (NGC 4258), type Sbp, dans les Chiens de Chasse

[m106.jpg]
Ascension Droite 12 : 19,0 (h:m)
Déclinaison +47 : 18 (deg:m)
Distance 25 000 (kilo.al)
Magnitude 8,4 (visuelle)
Dimension apparente 19x8 (min d'arc)

Découverte par Pierre Méchain en 1781.

La brillante galaxie spirale M106 doit être à une distance d'environ 21 ou 25 millions d'années-lumière. Elle s'éloigne de nous à 537 km/sec. Selon Sandage elle pourrait être un membre du nuage Ursa-Major, un ensemble assez lâche de galaxies qui abrite probablement aussi M108 et M109, mais Tully de son côté place M106 dans le nuage Coma-Sculptor et Fouque et al. (1992) dans un groupe appelé Canes Venatici II (CVn II) ou Groupe de M106. Bien qu'elle soit habituellement classée comme une spirale "normale" particulière de type Sb (ou Sbp), Tully précise SABbc, c'est à dire intermédiaire entre Sb et Sc et intermédiaire entre normale et spirale barrée.

Comme son plan équatorial est incliné de la même manière par rapport à notre ligne de visée, beaucoup de ses caractéristiques ressemblent à ce que nous connaissons de la galaxie d'Andromède M31. Dans l'ouvrage "Hubble Atlas of Galaxies", Alan Sandage fait d'ailleurs remarquer que cette orientation explique partiellement pourquoi les bandes de poussière sont si apparentes dans cette galaxie. Elles forment un motif spiral qui se prolonge bien à l'intérieur de la région centrale, jusqu'au cœur. Les bras spiraux se terminent apparemment par de brillants points bleutés (nœuds), qui sont très probablement de jeunes amas d'étoiles, dominés par les plus massives, très chaudes et très brillantes ; la présence de ces étoiles est le signe que les amas ne peuvent pas être très vieux, puisque de telles étoiles massives ont une courte durée de vie, de quelques millions d'années. Ainsi les points bleus nous montrent les régions où la formation d'étoiles est récente !

En suivant les bras spiraux dans le sens de la rotation, et plus particulièrement sur la droite de notre image, on trouve les restes jaunis d'un ancien bras. Sa couleur indique que les étoiles les plus massives ont cessé de briller il y a longtemps, tandis que le mélange de couleurs de celles qui restent produit cette apparence jaune-vert. J.D. Wray estime à plusieurs centaines de millions d'années l'âge de la population stellaire dans ce bras fossile.

Depuis les années 1950, M106 est réputée avoir une extension plus importante en rayonnement radio qu'en lumière visible. En 1943, Carl K. Seyfert avait classé cette galaxie parmi celles présentant dans leur spectre des lignes d'émission issues de leur noyau, et que l'on appelle maintenant Galaxies de Seyfert. Cependant, seules quelques études récentes se sont intéressées à elle, bien que son noyau soit classé Seyfert 1.9, selon les données du NED la concernant.

M106 est aussi l'une des découvertes de Pierre Méchain, ajouté par la suite comme objet additionnel au catalogue de Charles Messier. Dans ce cas, ce fut Helen Sawyer Hogg qui le fît en 1947, avec M105 et M107, mais il est raisonnable de penser que déjà Méchain avait l'intention de le faire dans une prochaine édition. De son côté William Herschel lui attribua le No. H V.43 lorsqu'il catalogua cette galaxie le 9 mars 1788.

En 1995, des recherches entreprises à l'aide du Radio Télescope Very Large Baseline Array ont apporté des informations tendant à prouver que M106 abriterait un objet sombre et massif, qui pourrait nous amener à une distance du centre la plus faible possible à ce jour : apparemment 36 millions de masses solaires se trouveraient dans un volume de rayon compris entre 1/24 et 1/12 d'année-lumière (27 000 et 54 000 UA). Ce serait alors la concentration de matière la plus forte jamais détectée.

Le disque de matière dense entourant cet objet agit comme un "maser" (Microwave Amplifier by Stimulated Emission of Radiation), c'est à dire un laser à micro-ondes. Ainsi l'anneau "maser nucléaire" permet d'effectuer une mesure géométrique de distance, objet de la thèse de doctorat (PhD) de James Herrnstein (Herrnstein 1997, et NRAO Press Release), indépendamment des autres indicateurs de distance tels que les variables Céphéides. Il a obtenu une valeur de la distance de 7,3 +/- 0.4 Mpc (23,8 +/- 1,3 millions d'années-lumière), considérée comme cohérente avec les données des Céphéides.

Le centre actif émet aussi des jets, tels que décrits par Brent Tully, Jon Morse, et Patrick Shopbell dans Sky & Telescope, de novembre 1995 (p 20). Ceci le rend similaire aux "chaudières" centrales dans d'autres galaxies actives.

Une supernova (1981K) est apparue dans M106 en août 1981 et atteignit la 16ème magnitude (dans la table de l'ouvrage de Kenneth Glyn Jones, page 32, la référence "1931K" est une faute d'impression).

  • Historique des Observations et Descriptions de M106
  • Autres images de M106
  • Images Amateurs de M106 ; Autres images Amateurs

  • Imagerie Multispectrale pour M106, SIRTF Multiwavelength Messier Museum
  • La documentation SIMBAD sur M106
  • La documentation NED sur M106
  • Publications sur M106 (NASA ADS)
  • Rapports d'observations sur M106 (IAAC Netastrocatalog)
  • Documentation NGC "en ligne" sur M106

    Références : (Version originale)



    Hartmut Frommert
    Christine Kronberg
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    Traduction française
    Bernard Trézéguet
    06/06/99 - 22/02/04 -
    07/02/07 -