Ascension Droite | 16 : 17,0 (h:m) |
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Déclinaison | -22 : 59 (deg:m) |
Distance | 32,6 (kilo.al) |
Magnitude | 7,3 (visuelle) |
Dimension apparente | 10,0 (min d'arc) |
Découvert en 1781 par Charles Messier.
M80 est un bel amas globulaire de 8ème magnitude. Son diamètre angulaire de 10' correspond en gros à 95 années-lumière en linéaire pour une distance de 32 600 années-lumière. Visuellement il ressemble tout à fait à une faible comète sans queue.
Cet essaim stellaire très fourni contient plusieurs centaines de milliers d'étoiles, maintenues ensemble par leur force mutuelle de gravitation. C'est l'un des amas les plus denses de notre Voie Lactée. Comme l'ont découvert les astronomes, à partir des observations du Télescope Spatial Hubble en 1999, dans la partie visible du spectre électromagnétique et en UV, M80 contient en son centre un grand nombre d'étoiles dites "Blue Stragglers", environ deux fois plus que n'importe quel autre amas étudié avec le HST. Ces étoiles, bleues et brillantes, se situent près de la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russell, et, de ce fait, semblent plus massives qu'elles ne devraient et plus jeunes que l'amas globulaire lui-même. La raison la plus probable est qu'elles ont perdu leur enveloppe froide lors de rencontres avec d'autres étoiles, et, dans ce cas, leur abondance indique un exceptionnel taux de collisions.
M80 est l'une des découvertes personnelles de Charles Messier, le 4 janvier 1780, qu'il catalogua avec la mention "Nébuleuse sans étoile, ... et ressemble à un noyau d'une petite Comète". William Herschel fut le premier à le résoudre en étoiles (avant 1785), et le décrivit comme "l'un des plus riches et des plus denses amas de petites étoiles que je me souvienne avoir vu".
Le 21 mai 1860 une nova est apparue dans M80, changeant complètement l'apparence de l'amas pendant quelques jours. Egalement appelée T Scorpii, cette nova fut découverte par Auwers à Berlin, atteignit la magnitude 7 les 21 et 22 mai, puis s'affaiblit à 10,5 le 16 juin. Pogson l'observa indépendamment et, selon certains, aurait constaté un sursaut au début de 1864, ce qui semble peu vraisemblable car personne d'autre n'a confirmé ce fait. Pour autant qu'elle fasse partie de M80, son maximum de brillance a dû correspondre à une magnitude absolue d'environ -8,5, soit considérablement plus que l'amas tout entier !
Une seconde nova est apparue en 1938 dans l'amas globulaire M14, mais fut observée seulement en photographie et découverte que des années plus tard. Il y a aussi le cas de la nova V 1148 Sagittarii, située près de NGC 6553, mais la corrélation physique avec ce dernier est incertaine. D'autres observations de variables cataclysmiques sont de temps à autre signalées dans des amas globulaires : les premières novae naines à être répertoriées concernaient M5, M30 et NGC 6712, selon Cecilia Payne-Gaposhkin dans son ouvrage, Stars and Clusters (Etoiles et Amas).
Dans M80, cependant, des recherches avec le HST ont abouti à la détection de seulement deux étoiles binaires serrées, ou novae, soit beaucoup moins que prévu par la théorie en se basant sur le taux de collision stellaire.
L'amas M80, bien qu'il ne soit pas très remarquable, peut être localisé tout à fait aisément puisqu'il est situé presque exactement à mi-distance de Antares (Alpha Scorpii) et de Graffias (Beta Scorpii), juste sous le parallèle de déclinaison de Dschubba (Delta Scorpii). Il est vu comme une petite boule, avec un centre très brillant ; sa brillance de surface décroît vers les couches périphériques. Messier lui a trouvé un diamètre de 2 minutes d'arc, mais des instruments d'amateur d'ouverture moyenne laisseront voir un objet nébuleux, à la surface tachetée, entre 3 et 5 minutes d'arc, mais au mieux la résolution en étoiles restera faible, car elle requiert l'utilisation de télescopes de grande ouverture.
Dans le même champ, à faible grossissement, on trouve deux faibles étoiles variables, R et S Scorpii, toutes deux découvertes en 1854 par J. Chacornac :
L'environnement de M80, et particulièrement à l'Est et au Sud, recèle un grand nombre de nébuleuses, certaines sombres, d'autres brillantes par diffusion, et des nuages de matière inter-stellaire.
Dernière modification : 16 mai 2000
Traduction française
Bernard Trézéguet
24/03/99 - 11/02/04 -
23/01/07 -